L’étrange engouement pour les serveurs musicaux

En cette fin d’année 2013, la folie audiophile s’est emparée du marché. De plus en plus de lecteurs réseaux sous forme d’ordinateur « minimalisés » font leur apparition. La démonstration n’est plus à faire qu’il est pratiquement impossible de contrôler le comportement d’un système d’exploitation à destination du grand public de manière systématique. Les résultats diffèrent d’un ordinateur à l’autre selon ses composants, son alimentation, le système d’exploitation et également selon les applications installées.

Alors, tout comme les systèmes embarqués dans les lecteurs réseaux les plus sophistiqués, certains se sont inventés un système à base linux muni uniquement des périphériques utiles et d’une alimentation régulée. Comme je l’explique dans mes articles sur le PC Audiophile de 2009, l’alimentation pour ordinateur est génératrice de bruit. Par essence l’alimentation à découpage pour ordinateur  est mal filtrée. L’utilisation d’une alimentation externe mieux filtrée, amène très souvent un résultat proche de la qualité idéale d’alimentation sur batterie. Pour autant, l’alimentation n’est pas tout. La partie logicielle est également très impliquée dans le rendu. Si vous vous reportez à mon article sur le jitter logiciel de Stéréo Prestige de l’année dernière, vous pourrez constater que les optimisations du système d’exploitation apportent un plus, sans régler l’ensemble des soucis liés à l’aspect aléatoire de certaines exécutions de tâches. Les machines à base linux sont favorisées, car elles ont potentiellement plus de facilité à isoler des processus temps réel dans une exécution en parallélisme. Entendons-nous, un système Linux classique n’aura pas réellement plus d’avantages qu’un système Microsoft en mode console comme son édition Data Center par exemple. Seules les versions dont le noyau est temps réel peuvent apporter un réel plus. Et cela, uniquement si le logiciel de lecture et la couche audio gèrent explicitement le multitâches avec parallélisme.

Un petit appareil à base Linux n’est donc potentiellement pas meilleur qu’un ordinateur de bureau bien optimisé. Il sera certainement plus simple à mettre en œuvre, sans aborder le chapitre de l’optimisation Windows ou OS-X. De plus, le pourcentage statistique d’obtenir une lecture de qualité sur du matériel moyen de gamme, est au final excellent. Pour autant, la complexité liée au support des périphériques sur ce système, peut devenir un vrai casse-tête sans fin pour l’amateur non informaticien de souche, selon les DACs et les types de connexions réseaux.

Cette approche de la dématérialisation manque donc clairement de maturité et une version Linux temps réel, purement orientée sur la reproduction audio n’existe pour le moment qu’au travers de quelques tentatives. Mon avis est qu’il convient, au même titre qu’il y a deux ans, il fallait attendre la maturité des travaux sur Windows et OS-X, de patienter le temps que les moutures en cours de travaux atteignent un fonctionnement quasi-optimal et une simplicité à la portée du grand public pour la mise en œuvre.


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